Maîtres du Malûf constantinois
Bienvenue dans l’univers captivant des Maîtres du Malûf constantinois du 20ème siècle. Cette collection met en lumière douze figures emblématiques qui ont marqué de leur empreinte la scène musicale de Constantine. Chacun de ces artistes a contribué de manière significative à l’évolution et à la préservation du Malûf, un genre musical profondément enraciné dans la richesse culturelle de la région.
Pour en savoir plus sur ces virtuoses, cliquez sur leur nom et plongez dans l’histoire fascinante de leur vie et de leur contribution exceptionnelle à cet héritage musical unique.

Abdelkrim BESTANDJI
1886-1940

Abdelkrim BESTANDJI
1886-1940
La notoriété et l'autorité de Abdelkrim BESTANDJI sont liées au Luth, le fameux 'oud 'arbi si emblématique de la citadinité constantinoise. C'est au zénith d'une constellation d'exceptionnels luthistes comme Si Tahar Benkartoussa, Maurice Draï, Abdelkrim Benlmouffoq que s'impose le talent hors normes d'Abdelkrim et que se construisent les légendes, sulfureuses aussi d'un musicien professionnel chevillé au goût de la fête indifférent aux revenu de ses prestations. Entre marginalité et excellence esthétique, son itinéraire témoigne de l'ambigüité du musicien citadin.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre ''Dictionnaire des musiques citadines de Constantine'', éditions du champs libre.

Abderrahmane KARA BAGHLI
1886-1956

Abderrahmane KARA BAGHLI
1886-1956
Fils de Rmaki et frère de Erraïssa EL Kahla, figure de référence des fqirate Constantinoise. 'Abeïd flutiste émérite s'inscrit dans la lignée de Si Tahar BENKARTOUSSA, et s'impose aussi par sa maïtrise des répertoires qui en fait particulièrement au tournant décisif des années quarante, un leader recherché. Il jouera aussi un role décisif dans l'évolution de la carrière de Raymond Leyris et prendra par la suite en main la formation de Mohamed Tahar FERGANI.
Son autorité dans le domaine du zdjel fonde sa proximité avec Si Hassouna ALI KHODJA et en fait dans le sillage de cheikh Omar Ferd ettabia, l'une des références du genre. Il participe à la fin des années cinquante, à l'enregistrement de disques avec Mohamed Tahar FERGANI. Alors que sa fille Fatma assure l'héritage familial dans la tradition des fqirate. Ses petits fils Badjine et Abderrezaq REGUIG prolongent la saga musicale de la famille.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre ''Dictionnaire des musiques citadines de Constantine'', éditions du champs libre.

Omar BOUHAOUALA
1889-1978

Omar BOUHAOUALA
1889-1978
Né à Constantine, artisan savetier, il est au xxe siècle l'incarnation des Hchaïchiya de Constantine et du genre musical zdjel auquel ils sont identifiés. Elève de l'école coranique, il s'initie très tôt à la musique, fréquente les fnadeq et suit les rites festifs saisonniers des Hchaïchiya du côté de sidi Slimane.
Plus que les autres chouyoukh du zdjel, comme Qouaq, Zmittto, Benabdelhafid ou Kissarli, son aura en faisait la référence du genre et l'étendue de son répertoire - un milliers de textes - informe de la profondeur de l'ancrage du zdjel dans la culture citadine Constantinoise.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre ''Dictionnaire des musiques citadines de Constantine'', éditions du champs libre.

Ali ALI KHODJA
1896-1971

Ali ALI KHODJA
1896-1971
Initié au sein de la zaouia Hansala après des études coraniques . S'emploie très jeune à la manufacture de tabac Bentchikou dont il deviendra un influent fondé de pouvoir. Ouvert au Malouf par sa proximité avec Abdelkrim Bestandji, ses fortes attaches avec le zdjel doivent en particulier à Abeid KARA BAGHLI. Familier du foundouq Benazzouz, il construit aussi un itinéraire musical atypique. Interpète sensible, il découvre auprès de Abdellali LAKHDARI les grands poètes arabes et convoques dans ses Istikhbarates les textes d'Abou El Firas EL Hamadani, d'Abou 'Ala EL Ma'ari,…etc.
Au fait de son influence dans les années quarante/cinqueante, il occupe une position singulière d'intercesseur. Il contribue d'une part au recrutement de jeunes musiciens au niveau de la manufacture et il participe aussi, d'autre part, en relation avec Khodja BOULBINA, à l'élaboration des programmes Constantinois des émissions de Radio Alger. Il est, après indépendance, l'un des représentants Constantinois avec Kaddour DARSOUNI et Abdelkader TOUMI, auprès de l'institut national de musique, à l'établissement du receuil Mouwashahat oua azdjael, édité en 1973.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre ''Dictionnaire des musiques citadines de Constantine'', éditions du champs libre.

M'amar BENRACHI
1904-1989

M'amar BENRACHI
1904-1989
Considéré, après la disparition d'Omar BOUHAOUALA, comme le dernier chanteur du genre zdjel. A animé après l'indépendance un atelier d'initiation au travail du cuivre qui a donné naissance à une génération d'artisans.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Abdelkader TOUMI-SIEF
1906-2005

Abdelkader TOUMI-SIEF
1906-2005
Né à Constantine, fils d'un petit artisan cordonnier, il reçoit une formation coranique avant de rejoindre l'école Jules Ferry qu'il fréquente un temps. La précarité de sa condition sociale lui interdit la poursuite des études coraniques à la Zitouna de Tunis auxquelles il aspirait. Le jeune homme se trouve tôt placé par son père en qualité d'apprenti chez un artisan, il s'initie à la musique en jouant à la mandoline et engage sa véritable formation auprès de la confrérie Hansala où il se lie à Si Hassouna Ali Khodja qui en sera le mentor.
Il apparaît pour une période comme lecteur de Coran dans la grande mosquée de Constantine, puis se consacre définitivement au métier de musicien. Abdelkader Toumi s'initie au solfège auprès de professeurs de musique européens et apparaît comme violoniste dans les orchestres de Abdelkrim BESTANDJI et de Omar CHAKLEB. Forme une troupe avec Khodja BENDJELLOUL, puis rejoint le chanteur Alexandre JUDA avec lequel il exerce de 1943 à 1960.
Il opère de manière ponctuelle, auprès de différentes associations, particulièrement "Le lever de l'aurore" et "Les mille et une nuits", à la fin des années quarante, puis du groupe "L'avenir Constantinois" dans les années cinquante. Il anime en 1960 l'association Constantinoise qui participe à l'inauguration de la télévision locale, puis intègre en qualité de professeur de musique le lycée Hihi EL Mekki de Constantine en 1962.
Il s'impose progressivement comme une référence obligée par son érudition et surtout par sa maîtrise de la langue arabe. Participe à différentes manifestations musicales, notamment celles de Kaddour DARSOUNI et de Mohamed Tahar FERGANI. Il apparaît comme chef d'orchestre lors de tentatives de regroupement des musiciens professionnels et néo-professionnels de Constantine. Préside et anime l'association "Mouhibbi el Fen". Ardent défenseur des thèses patrimoniales et nationalistes, Abdelkader TOUMI constitue l'archétype du musicien professionnel Constantinois.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Mohamed Seddiq REGGANI
1913-1995

Mohamed Seddiq REGGANI
1913-1995
Fils de Hammou, Zouaoui FERGANI s'engage dans la carrière musicale à l'âge de seize ans après une courte expérience de travail dans la manufacture. Un temps violoniste, c'est sur l'instrument de référence qu'est le luth que Zouaoui s'imposera définitivement.
Avec Khodja BENDJELLOUL et Kaddour DARSOUNI, il multiplie les expériences, accompagne les premiers pas de son jeune frère Mohamed Tahar avant de s'en démarquer.
Considéré comme le continuateur de Abdelkrim BESTANDJI et de Maurice DRAÏ, Zouaoui FERGANI a pris part à l'ensemble des regroupements de musiciens de Constantine et à diverses manifestations en Algérie même et à l'étranger.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Mohamed DARSOUNI
Né en 1927

Mohamed DARSOUNI
Né en 1927
Né en 1927 à Constantine, il débute comme choriste dans l'association 'Mouhibbi el fen', puis 'Chabab el fenni' jusqu'à la suspension des activités de cette association en 1939. Se forme à la flûte et fréquente les milieux confrériques puis les fnadeq durant les années de guerre. Apparaît à la derbouka et à la flûte dans deux orchestres israélites, avant de rejoindre en 1947 l'orchestre de Khodja BENDJELLOUL auprès duquel il exerce et attire l'attention des musiciens professionnels. Abandonne une carrière de commerçant pour se consacrer entièrement à la musique. Fréquente les milieux des musiciens professionnels, découvre les zdjouls auprès de M'amar BENRACHI et travaille ensuite avec Mohamed Larbi BENLAMRI, auprès duquel il parfait sa formation. Fait par la suite des apparitions dans différents orchestres en qualité de luthiste, entre autres dans les orchestres de Mohamed Larbi BENLAMRI et Raymond LEYRIS. Suspend ses activités après 1956 et traverse une période professionnelle et personnelle difficile, marquée par un séjour de treize mois dans un centre de détention à Hamma-plaisance. Rejoint l'orchestre de FERGANI après l'indépendance, dont il se sépare pour fonder sa propre formation. Participe durant cette période à toutes les entreprises concernant la musique de Constantine. Participe aussi aux tentatives de regroupement des musiciens à l'occasion de la tenue des premiers festivals de musique andalouse.
Organise et anime l'association 'EL Moustaqbel EL Fenni' qui sera lauréate du second festival de la musique classique Algérienne en 1968, avec le concours des chanteurs Mouloud BAHLOUL et Hamdani HAMMADI. Apparaît à la fin des années soixante comme chef d'orchestre particulièrement en association avec l'ensemble BENTOBBAL. Prend part aux efforts engagés par l'institut national de musique pour conserver et protéger le patrimoine musical national, notamment par la confrontation des textes musicaux et poétiques qui feront l'objet d'une publication de la société nationale d'édition.
Enseignant au conservatoire municipal de Constantine, il exerce une influence technique sur les nouvelles générations de musiciens et impose son propre style à la flûte. Découvre et forme le jeune chanteur Mohamed-Cherif ZA'ROUR, dont il fait le chanteur attitré de sa formation. Travaille au début des années quatre-vingt avec Simone ALLOUCHE-TAMMAR à Paris et enregistre avec elle des cassettes.
Prosélyte des orientations institutionnelles en matière de patrimoine musical, il est depuis les années quatre-vingt-dix un acteur incontournable de la représentation Constantinoise aux débats et à la mise en œuvre de la politique officielle en la matière. Membre de la direction de l'association nationale de sauvegarde de la musique classique Algérienne, il est désigné en 1999, en qualité de directeur technique en charge de l'édition des nwab (pluriel de Nouba) du Malouf, sous l'égide de l'office national des droits d'auteur. Dans un entretien accordé au journal local EL Acil, il définit les codes d'une normalisation esthétique du Malouf.
Un hommage lui est rendu à Constantine par l'ONDA en 2007 à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Mohamed Tahar REGGANI
Né en 1928

Mohamed Tahar REGGANI
Né en 1928
Né à Constantine en 1928, fils de Hammou Fergani. Il s'initie d'abord à la musique orientale égyptienne qu'il découvre à travers le cinéma et s'accompagne, à l'occasion, à la flûte. Mohamed Tahar Fergani intègre la troupe de musique moderne et orientale animée par le musicien Missoum qu'il suit dans ses tournées et séjourne, à ce titre, près d'un an à Alger. Il est pris en charge, à son retour à Constantine, d'abord par Mohamed Derdour, fondateur de l'association 'Le levé de l'aurore', puis par Si Hassouna ALI KHODJA et surtout baba 'Abeid KARA BAGHLI. Ses qualités vocales, ses facultés d'assimilation et ses aptitudes techniques - il maîtrise divers instruments - l'imposent, très vite, sur la scène musicale Constantinoise. On retrouve dès la fin des années quarante et au début des années cinquante, autour de Mohamed Tahar les acteurs les mieux établis du champ musical constantinois - Zouaoui Fergani, M'amar Benrachi, Kaddour Darsouni, Baba 'Abeïd, en particulier -. Il enregistre au début des années cinquante ses premiers disques sous la férule de Mohamed Derdour sous l'enseigne de Déréphone. L'impact de ses disques notamment auprès de la communauté musulmane le fait tenir comme une alternative possible au Magistère exercé par Raymond Leyris.
La période de la guerre conforte paradoxalement la popularité et l'influence de Fergani dont le repli relatif sur une activité artisanale - la broderie - ne limite pas ses participations aux mariages et aux émissions radio. L'indépendance le voit occuper une position hégémonique dans le champ musical, position qu'il établira d'abord au niveau du marché, en créant sa maison de production et en assurant directement la diffusion de ses disques. Il remplit dès cette période une fonction de représentation et participe en décembre 1964 à la première rencontre consacrée à la musique sous l'égide du FLN à EL Riadh (Alger). Par le biais de la radio, de la télévision et des concerts, Mohamed Tahar Fergani entreprend d'élargir son public au plan national. Il organise des tournées à travers le territoire national et introduit dans son répertoire des morceaux de tradition algéroise, tlémcenienne et marocaine. Les années soixante le consacreront comme artiste d'envergure nationale et il est, dès lors, associé aux manifestations de représentation de la culture algérienne à l'étranger. Sur le plan local, l'influence de Fergani marque profondément les jeunes générations et ses enregistrements compensent très largement la disparition des fnadeq et les limites du conservatoire municipal. Un style et un 'Système Fergani' se mettent en place : l'imitation et l'allégeance deviennent les modes d'intégration dans le champ musical. Cela se traduit, entre autres, par la montée d'une génération de porteurs de violon au détriment du luth. Directement ou indirectement, le champ musical constantinois se structure par rapport à la personnalité et aux influences multiples de Fergani qu'amplifie le virage tôt négocié du disque à la cassette. Fergani prend part à l'ensemble des manifestations - festivals nationaux, internationaux - qui se mettent en place autour de la musique. Figure centrale du professionnalisme en matière culturelle, son empreinte dans la musique demeure jusqu'à lors sans précédent.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Abdelmoumen BENTOBBAL
1928-2004

Abdelmoumen BENTOBBAL
1928-2004
Après l'indépendance, son aura musicale en fait le principal repère d'un légitimisme esthétique citadin rétif aux évolutions que représente Mohamed Tahar Fergani. Abdelmoumen participe aux festivals de la musique classique Algérienne dans les années soixante au sein de l'orchestre pilote de Constantine et aux manifestations musicales locales telles que le festival du Malûf créé en 1981. Il fonde avec ses amis en 1983 l'association 'EL Bestandjia', milite dans l'association de la sauvegarde de la musique classique Algérienne, animée par Ahmed Serri, et prend part à la fin des années quatre-vingt-dix à l'enregistrement sous l'égide du ministère de la culture et de l'information des nwab du Malûf.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Raymond LEYRIS
1916 - 1961

Raymond LEYRIS
1916 - 1961
La formation esthétique de Raymond à l'encontre de celle des musiciens de sa génération, tous rattachés à des degrés divers à un ordre confrérique, procède exclusivement du monde d'el ala. Il dira, à sa maturité, son entière reconnaissance à ces mhal qu'il décrira comme des 'petits conservatoires de musique'.
L'apprentissage de Raymond ne se limite pas à la seule quête et à la maîtrise du répertoire, il comprend aussi et surtout l'intelligence de la culture de groupe, le sens des préséances et des distinctions, l'articulation complexe de l'artiste et du mélomane, et enfin la lutte constante pour la captation des consécrations et l'onction de la légitimité. En ce sens, Raymond Leyris, au-delà de l'importance des autres déterminations qui auront marqué sa vie, est d'abord un produit achevé d'el ala constantinoise des années trente/quarante. Il se fait connaître dans les mhal, puis à l'occasion des cérémonies de mariage, et à la suite de Omar Chaqleb, Mohamed Larbi Benelamri, Nathan Bentarri, il enregistre ses premiers 78 tours en ardoise. Il obtient la pleine reconnaissance de son talent à la fin des années quarante, où il figure parmi les musiciens régulièrement sollicités pour animer les émissions retransmises par la station d'Alger. Raymond Leyris s'entoure d'instrumentistes de qualité exceptionnelle comme 'Abeïd Kara Baghli, Nathan Bentarri, Mohamed Larbi Benelamri ou encore Sylvain Ghrenassia et Abdelhamid Benkartoussa.
Ses concerts publics, comme celui de la fête de la police ou du parti communiste Algérien, l'imposent au-delà du simple cercle d'initiés et la diffusion d'une série de disques en vinyle, édités par la maison Hess el moqnine, en font l'un des représentants consacrés de la musique constantinoise.
Il crée, avec son violoniste Sylvain, une maison d'éditions de disques et refuse en pleine guerre de la libération nationale la possibilité de l'exil.
Il est tué le 22 juin au marché Souq el 'Acer. Les raisons de son assassinat et son éventuel engagement au service d'Israël continuent à faire l'objet de polémiques. Après l'indépendance, sa survie musicale est assurée par le cercle des mélomanes constantinois.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.

Brahim AMOUCHI
1903-1990

Brahim AMOUCHI
1903-1990
Initié auprès de la zawia (confrérie) de 'Hansala', il est aussi très proche des Zedjaline de la ville.
Après son retour d'un séjour professionnel passé à Alger, il fait de la formation l'un des axes de son engagement. Il participe aussi en décembre 1932 à la création de l'association Ennahda et apurerait un an plus tard dans l'organigramme de l'association Mouhibbi el fen et cela en qualité de directeur artistique.
Fondateur du premier groupe de scouts musulmans à Constantine et membre à la direction du Club Sportif Constantinois (CSC), il est l'une des figures centrales de l'effervescence associative à Constantine et il sera à la fin des années quarante l'un des dirigeants de l'association El Mazhar el fenni. Sa vocation de pédagogue le pousse à s'investir, au lendemain de l'indépendance, il devient professeur de musique à l'école normale des instituteurs. Il rassemble autour de lui des jeunes élèves à l'université populaire (l'UP) qui prendront part au premier festival de musique classique algérienne.
Admirateur du mandoliniste 'Sassi Lebrati', il joue lui-même de cet instrument avec lequel il accompagne au hasard des manifestations, divers chanteurs de la ville. Il contribue ainsi à l'introduction de cet instrument dans l'orchestre constantinois.
Si Brahim Amouchi fût un catalyseur et un censeur vigilant de l'évolution du chant musical constantinois. Il publie au cours des années quatre-vingt avec le concours de M. Abdelkrim Badjadja qui était directeur des archives de la ville, un fascicule comportant ses mémoires.
(Fin de la biographie selon M. Abdelmadjid Merdaci.)
On pourrait rajouter aussi à cette biographie résumée que jusqu'au jour d'aujourd'hui, on peut trouver beaucoup d'artistes qui ont été formés directement par lui ou par l'un de ses élèves qui ont à leur tour formé d'autres élèves. En prenant en compte aussi que Si Brahim a activé dans une époque où l'Algérie venait juste de prendre son indépendance et que la culture constantinoise avait vraiment besoin d'un souffle de vie et d'une forte énergie pour s'épanouir, on prend conscience que ce n'était pas du tout évident de faire ce qu'il a fait en ce temps-là, et c'est pour cela que Si Brahim Amouchi mérite sa place d'honneur parmi les grands maîtres de Constantine.
Biographie par le Pr. Abdelmadjid Merdaci, extraite de son livre 'Dictionnaire des musiques citadines de Constantine', éditions du champs libre.